Qui doit se conformer au dispositif Crit'Air ?
La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) où la circulation restreinte est mise en application pour limiter la pollution dans ces périmètres contraint les automobilistes à adopter le dispositif Crit’Air. Ils ont pour consigne d’indiquer clairement la classe environnementale de leur véhicule à travers le Certificat de Qualité de l’Air apposé sur le pare-brise de leur voiture. Ceci afin de permettre aux autorités de reconnaître facilement les conducteurs autorisés à circuler dans ces zones de ceux qui y sont interdits.
D’après l’évolution des dispositions prises par le ministère de la Transition écologique, bientôt, les véhicules disposant des vignettes Crit’Air 4 et 5 ne pourront plus pénétrer les ZFE. Ils seront suivis plus tard des détenteurs de la vignette Crit’Air 3. Ces règlements continueront de s’appliquer jusqu’à ce que les véhicules diesel disparaissent de la circulation.
Il est important de savoir que le dispositif Crit’Air est une mesure basée sur le volontarisme des usagers de la route. Il a pour objectif de les encourager à opter pour des véhicules plus écologiques. Ainsi, ils contribuent activement à la réduction de la pollution due au trafic routier dans les grandes villes. Ce macaron permet également de bénéficier de certains privilèges mis en place par les collectivités territoriales tels que des modalités de stationnement favorables.
Même les conducteurs de véhicules « propres » et ceux possédant la carte mobilité inclusion (CMI) qui peuvent librement circuler dans les ZFE doivent disposer de la vignette anti-pollution. Tout véhicule concerné par le dispositif Crit’Air qui n’en possède pas risque une amende allant de 68 € à 450 €.
À quelle vignette Crit'Air correspond votre véhicule ?
Pour connaître la couleur de la vignette pollution de votre véhicule, vous devez savoir sa date de première immatriculation et son type de carburant. D’autres informations peuvent être nécessaires, notamment la classe environnementale, le type de véhicule et la Norme Euro. Il vous suffit alors d’accéder au simulateur disponible sur le site officiel du ministère de la Transition écologique et de renseigner les informations demandées. À la fin de la simulation, un spécimen vous est affiché, vous indiquant ainsi la couleur de la vignette Crit’Air que vous recevrez si vous décidez de passer commande.
Si votre véhicule a été immatriculé à l’étranger, un document additionnel vous sera réclamé pour finaliser votre commande. Il s’agit du certificat d’immatriculation du véhicule. En outre, il vous sera possible de préciser l’adresse de livraison de la pastille écologique. À noter que pour les véhicules immatriculés en France, la vignette Crit’Air est systématiquement envoyée par courrier postal à l’adresse figurant sur la carte grise du véhicule.
À quelle classe environnementale appartient un véhicule roulant à l’éthanol ?
Catégorisées parmi les véhicules les moins polluants, les voitures roulant à l’éthanol sont exemptées de la circulation différenciée. Le Superéthanol ou encore le bioéthanol est le seul biocarburant permettant d’obtenir la vignette Crit’Air 1. L’alternative la mieux recommandée aux conducteurs est le Superéthanol-E85. Au même titre que l’essence, il renferme entre 60 et 85 % de bioéthanol. Sa formule est complétée par l’essence sans Plomb 95. Ce biocarburant est obtenu à partir de la fermentation et de la transformation des sucres présents dans certains légumes (betteraves) et céréales. Les seuls en mesure d’en faire usage sont les véhicules équipés d’un boîtier de conversion E85 homologués par l’État, ceux disposant d’un boîtier flexfuel et ceux dont la carte grise en fait mention.
Quelles sont les répercussions du bioéthanol sur votre niveau Crit’Air ?
Bien que votre véhicule soit convertible à l’éthanol ou au bioéthanol, votre niveau Crit’Air ne change pas. Pour pouvoir pleinement profiter de ces transformations apportées à votre voiture, il vous faut renouveler votre carte grise. À la suite de cette conversion, vous disposez d’un délai de 30 jours pour revoir les mentions sur votre certificat d’immatriculation. Pour ce faire, soit vous vous adressez à votre garagiste qui se chargera de la mise à jour de votre carte grise. Soit, vous accédez directement au site de l’ANTS (Agence Nationale des Titres Sécurisés) pour procéder au changement. Une fois sur la plateforme, il ne vous reste plus qu’à suivre les démarches indiquées. Il existe toutefois une dernière alternative qui est de recourir à une agence habilitée et mandatée pour réaliser la procédure à votre place.
Une fois les modifications apportées enregistrées, vous recevez une nouvelle carte grise. Nombreux sont les avantages notables liés à cette transformation.
Sur le plan économique :
· Il est nettement moins cher à la pompe : de 1,23 €/L (essence) à 0,66 €/L environ (superéthanol) ;
· Il permet de faire une économie substantielle sur la consommation de carburant, soit environ 400 € sur l’année pour 13 000 km parcourus (toujours en comparaison avec l’essence) ;
· Il donne accès à la prime à la conversion : bénéficier d’un abattement de 40 % sur les rejets de CO2 ;
· Pour les entreprises, la TVA pour ce biocarburant E85 est déductible jusqu’à 80 % ;
· Les véhicules roulant au Superéthanol-E85 sont exonérés de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pendant 3 ans à partir de sa première mise en circulation.
Sur le plan écologique :
· Le carburant à l’éthanol est conseillé, car il contribue à l’amélioration de la qualité de l’air ;
· Ce biocarburant fait baisser d’approximativement 90 % les émissions de particules fines dans l’atmosphère ;
· Il réduit de 72 % les rejets de gaz à effet de serre.
Force est de constater cependant que la multiplication massive des véhicules en E85 n’est pas envisageable au regard des règles européennes. En effet, la quantité de bioéthanol issue des cultures françaises actuelles n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs de la transition écologique. Malgré l’existence des 1 200 sites de distribution de superéthanol à travers la France, des efforts sont encore à fournir pour augmenter cette production d’énergie renouvelable afin qu’elle puisse combler les besoins en biocarburant.
Qu’est-ce qui différencie l’éthanol de l’essence au niveau de la consommation ?
En se basant sur la consommation d’une voiture roulant sur 100 km, si un modèle essence et un diesel consomment 6 L, celui qui roule à l’éthanol fera une économie de 3,60 € sur sa consommation totale. Il faut souligner qu’en installant un boîtier de conversion sur votre véhicule, vous diminuez considérablement votre consommation. Cette rentabilité peut d’ores et déjà être constatée dès les premiers kilomètres parcourus par le véhicule.
Se convertir au bioéthanol : est-ce réellement rentable et intéressant ?
Tout conducteur décidé à se convertir au bioéthanol peut demander la prime à la conversion sous deux conditions. La première est qu’il doit choisir un nouveau véhicule plus respectueux de l’environnement et accepter d’envoyer l’ancien polluant à la casse. Dans ce présent, la prime est accordée lorsque le demandeur opte pour l’acquisition d’un véhicule au superéthanol, qu’il soit neuf ou d’occasion. La deuxième condition porte sur la possibilité d’un abattement de 40 % sur les rejets carbonés. Bien entendu, pour pouvoir profiter de cette offre, le demandeur doit favoriser un modèle de véhicule préalablement doté d’une bicarburation essence/E85.
Le plus intéressant à utiliser le bioéthanol comme carburant, c’est qu’il permet une exploitation totalement libre des contraintes dues aux aléas du prix du pétrole. Mieux encore, la France est en bonne voie vers une indépendance énergétique grâce à la production avancée de ce carburant.
Voici 3 autres avantages non négligeables de l’utilisation de ce biocarburant :
· Réduction de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE)
· Réduction de la taxe incitative relative à l’incorporation de biocarburants (TIRIB)
· Exonération à la taxe sur l’immatriculation
· Diminution du malus écologique
Le même abattement sur la taxe sur les émissions de CO2 est appliqué pour déterminer l’éligibilité du véhicule à la prime à la conversion.
Quels sont les inconvénients à utiliser l’éthanol ?
L’utilisation de l’éthanol comme carburant présente également des désagréments :
· Usure rapide du moteur en cas de véhicule non compatible ;
· Sans être préalablement et longuement réchauffé, le moteur froid risque d’être lent au démarrage ;
· Risques de dégradation de certains éléments mécaniques du moteur en cas d’adaptation, dont les systèmes Start & Stop ;
· Selon la qualité de la pompe, peut facilement provoquer une surconsommation.
Au moment de la pose du kit bioéthanol, le véhicule perd sa garantie constructeur. Le boîtier bioéthanol ne peut toutefois être mis en place que par un fabricant homologué. Il sera le seul garant et l’ultime recours en cas de problème mécanique.
Par ailleurs, ce carburant renouvelable impacte grandement sur les performances du véhicule. Les chances d’apparition de problèmes moteurs sont plus élevées en hiver.
Il est important de savoir que la loi punit l’utilisation d’un kit éthanol non homologué et sans autorisation préalable d’un centre agréé. Un véhicule transformé n’est pas non plus en droit de circuler sans sa carte grise mise à jour.
Contribution du bioéthanol à la décarbonisation du secteur automobile
Bien qu’il figure dans le plan d’action de dépollution des villes, l’usage du biocarburant à l’éthanol ne vise pas à diminuer les émissions de résidus polluants et les particules fines. Il n’impacte que sur le taux d’émissions de CO2. En parallèle, son utilisation soutient de manière subventionnée les agriculteurs. Cette solution conduit à une réduction de la dépendance au pétrole et une meilleure indépendance énergétique grâce aux ressources dans l’agriculture française.
Prime éthanol : quelles sont les conditions d’éligibilité ?
La conversion à l’éthanol est une initiative coûteuse, bien qu’il ne s’agisse pas de la meilleure solution pour rendre un véhicule écologique. Différentes subventions ont alors été mises en place pour aider les conducteurs dans cette démarche :
· Les aides personnalisées disponibles seulement dans certaines régions
· Des soutiens financiers variables obtenus lors de la pose du boîtier de conversion E85
Les critères d’éligibilité à la prime éthanol peuvent changer selon la région. Dans la majorité des cas, la demande est retenue lorsque :
· Le demandeur a un statut social de salarié ;
· Le lieu professionnel du demandeur entre en ligne de compte pour savoir s’il est éligible ou non à la prime ;
· Les revenus annuels du demandeur sont inférieurs à 57 600 € s’il s’agit d’un ménage et 28 800 € s’il est une personne indépendante ;
· La date de pose du kit éthanol est récente.
À qui s’adresser pour demander la prime à la conversion éthanol ?
En tant que particulier, vous disposez de deux options pour émettre votre demande de prime à la conversion éthanol. La première consiste à passer par l’intermédiaire des sites web des communes concernées. Il suffit de créer un dossier de candidature tout en respectant les démarches administratives proposées. La deuxième consiste à faire une demande directement sur le site du Service public.
Il est essentiel de préciser que malgré votre demande de prime à la conversion et les transformations opérées sur votre véhicule, votre niveau Crit’Air n’est amélioré qu’une fois votre certificat d’immatriculation mise à jour. Pour ce faire, rendez-vous sur le site de la Carte grise ou celui du gouvernement en vous adressant directement aux services associés. Le processus est relativement simple et le délai de validation des informations renseignées est également court.
